Le 1er mai 1994 : le jour le plus sombre de l'histoire de la Formule 1 !

Pour tous les fans de Formule 1, le 1er mai est un jour de recueillement et de pensée pour le célèbre pilote Brésilien, Ayrton Senna. Cela fait aujourd'hui 27 ans que "Magic Senna" nous a quitté, à la suite d'un accident survenu lors du Grand Prix de Saint-Marin. Retour sur un week-end qui a mythifié à jamais, celui qui était le héros du peuple Brésilien.

Crédit photo : F1I Auto-Moto

Des signes avant coureurs ?

1er mai 1994. Circuit d'Imola en Italie. Un jour qui va devenir tout un symbole en Formule 1. Même si ce jour est notamment lié à Ayrton Senna, il ne fut pas le seul à avoir vécu quelque chose qui va bousculer sa vie. Lors des essais libres du vendredi, Rubens Barrichello, compatriote de Senna, pilote pour l'écurie Jordan et troisième du championnat, perd le contrôle de sa monoplace et s'écrase contre un mur de pneus hors de la piste. Un accident qui semble banal lorsque l'on regarde la Formule 1, mais cela reste une collision qui peut faire perdre la vie à un pilote. D'urgence transporté aux urgences, beaucoup ont craint le pire pour le jeune pilote Brésilien. L'ironie dans tout ceci : Ayrton Senna était venu voir son homologue à l'hôpital où il fut transporté et ce dernier se rappellera toute sa vie, de ce moment où seulement deux jours avant sa propre mort, Senna s'est inquiété pour son ami : "Je ne me souviens pas de grand chose concernant ces moments, mais je n'oublierais jamais les larmes que j'ai vues dans les yeux d'Ayrton ce jour-là".

On est passé dans une autre dimension du sport automobile !

Le pire n'est pas encore arrivé. Lors des essais qualificatifs du samedi, Roland Ratzenberger, pilote pour l'écurie Simtek, va lui connaître le même sort qu'Ayrton Senna. Dans le virage de Tosa, sur le circuit d'Imola, le pilote Autrichien va perdre un aileron et fonce tout droit dans un mur du circuit. Lorsqu'il fut sorti du circuit, sa mort a été constatée et a provoqué une vague d'émotion dans l'ensemble des paddocks et notamment celui de Williams, l'écurie de Senna où l'on voit des images du Brésilien choqué par les événements qui viennent de se produire devant ses yeux. Toutefois, le fait que sa mort ait été constatée après sa sortie du circuit est un élément important dans la poursuite du Grand Prix. En effet, selon la loi sportive italienne, si le décès de Ratzenberger avait été constatée sur le circuit, le Grand Prix aurait été reporté. Troublé par ce qu'il s'est passé pour l'Autrichien, Ayrton Senna va se rendre sur les lieux de l'accident pour discuter avec les commissaires de la course. La mort de Ratzenberger n'est pas mise en avant lorsque l'on pense au Grand Prix d'Imola en 1994 à cause de Senna, mais il ne faut pas oublier qu'il est aussi une victime de ce circuit tristement resté dans les mémoires.

Le week-end le plus sombre de l'histoire de la Formule 1 !

Voyant avec stupeur ce qu'il est arrivé au pilote Autrichien, Ayrton Senna ne voulait pas courir sur ce Grand Prix. Encouragé par la FIA (Fédération Internationale de l'Automobile) et notamment le professeur Sid Watkins, en charge de l'équipe médicale sur les circuits de F1 à cette époque, il finira quand même par participer à la course. Mais, Senna n'est pas à son aise et va discuter avec plusieurs pilotes et commissaires de la FIA. Ces derniers sentent que le Brésilien est perturbé par la mort de Ratzenberger.

C'est tant bien que mal qu'il va se placer sur la ligne de départ, pour la 65ème et dernière pole position de la carrière du triple champion du monde de la discipline.

14h18. Ayrton Senna perd le contrôle de sa monoplace, quitte la piste à près de 300km/h t s'écrase sur un mur de béton (un peu plus de 200km/h lors du choc). Transporté d'urgence à l'hôpital Maggiore de Bologne, il succombera de ses blessures cérébrales seulement 4 heures plus tard.

La cause officielle de son accident est dévoilée : une rupture de la colonne de direction. Senna avait demandé, pour son confort, d'éloigner son volant et la longueur de sa colonne de direction a, de ce fait, été réduite.

Depuis, la FIA a réalisé de nombreuses réformes et mises en place pour éviter que ce scénario et ces accidents mortels arrivent. Toutefois, cela n'a pas empêché notre pilote français, Jules Bianchi, de trouver la mort au Grand Prix du Japon dans une collision avec une dépanneuse, le 5 octobre 2014.

C'est un bel hommage que le monde du sport automobile va rendre à Ayrton Senna lors du Grand Prix du Portugal, ce week-end. Finalement que retenir de ce 1er mai 1994 ? Le Brésil perd l'un de ses enfants, la Formule 1 perd l'un de ses champions et les fans de F1 perdent l'un de leurs héros.

Camille KADOUM