La Pologne : future surprise de l'Euro ?

Souvent citée comme une nation solide du continent, la Pologne n'est pourtant jamais annoncée parmi les potentiels vainqueurs de cette compétition. Mais cette année, avec un groupe abordable et des stars qui n'ont jamais été aussi performantes (surtout Robert Lewandowski), les hommes de Paulo Sousa (ex Girondins de Bordeaux) peuvent-ils créer l'événement ?

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Les + : Pourquoi la Pologne peut le faire

Les éléments qui peuvent laisser entendre que la Pologne peut être la surprise de l'Euro 2020 sont nombreux. Tout d'abord, les polonais ont été épargnés au tirage au sort avec un groupe à leur portée. Hormis l'Espagne qui semble un cran au dessus, tout laisse à croire que les coéquipiers de Robert Lewandowski peuvent sortir de leur poule face aux suédois qui ne pourront pas compter sur Zlatan Ibrahimović et contre la Slovaquie, qui semble inférieure. D'autant plus maintenant que les 4 meilleurs 3èmes peuvent accéder aux huitièmes de finale.

Mais, hormis ce coup du hasard favorable à la Pologne, il y a aussi des sérieux arguments sur le terrain qui plaident en faveur de cette nation. Le premier s'appelle Robert Lewandowski. Le numéro 9 du Bayern sort d'une saison astronomique à 41 buts en 29 matches de Bundesliga (46 avec la Champions League), battant ainsi le record de Gerd Müller qui était de 40 buts sur une saison de championnat allemand. Inutile de préciser à quel point sa présence sera capitale pour la Pologne. Surtout qu'à ses côtés, Lewandowski devrait pouvoir compter sur Arkadiusz Milik, un temps incertain mais qui semble pouvoir tenir sa place dans la liste polonaise. L'attaquant qui s'est refait la cerise à l'OM (9 buts sur la phase retour du championnat) arrive lui aussi en pleine forme. Et sur le banc, comment oublier le très fiable Piatek au très bon état d'esprit qui sera prêt à entrer dans cette rotation. Peu de nations en Europe peuvent se vanter d'avoir 3 attaquants axiaux aussi prolifiques et nul ne doute qu'il s'agira d'un atout majeur pour la Pologne. Son milieu de terrain très solide composé notamment de Piotr Zieliński (Naples) sera également un avantage, tout comme son poste de gardien, bien gardé par Szczęsny (Juventus).

Dernier élément plaidant en faveur de la nation coachée par Paulo Sousa : sa flexibilité tactique puisque ces derniers mois, les polonais ont aussi bien évolué en 4-2-3-1 qu'en 3-5-2, voire même en 4-4-2 losange, rendant pour l’heureillisible le schéma dans lequel la Pologne va se présenter pour son match d’ouverture, le 14 juin, face à la Slovaquie. Pouvoir évoluer dans plusieurs systèmes reste un avantage non négligeable dans un championnat d’Europe, d'autant plus pour un outsider.

Les - : Un effectif trop limité

En revanche, si nous pouvions noter quelques bémols, le premier serait bien évidemment l'effectif polonais qui, malgré certains noms clinquants, reste assez hétérogène et limité. Par exemple en défense, Kamil Glik n'est plus du tout le joueur qu'il a été (il vient en plus de connaître une relégation avec Benevento) et le banc de touche reste assez famélique. Entre méconnus provenant championnat polonais ou autre joueurs de championnats exotiques, on ne voit pas cet « impact player » au milieu de terrain ou sur une aile capable de faire basculer un match à élimination directe. Or, la profondeur de banc est primordiale dans une grande compétition comme celle-ci car comme le signifie l’adage : « on ne gagne pas un titre à 11 ».

La question de l’entraîneur peut également se poser car, fraîchement arrivé, Paulo Sousa vivra sa première grande compétition en tant que sélectionneur après avoir été nommé seulement au mois de janvier. Il s’agit donc aussi un « crash test » pour l’ancien coach de Bordeaux qui n’aura pas marqué la Ligue 1 lors de son passage. Mais parviendra-t-il à inverser la tendance cet été à l’Euro ? L’avenir nous le dira !

Martin MORVILLE